En plus des recherché conduites en collaboration aves l’Institut de Recherches en Sciences sociales et Humaines pour la promotion de la Paix, l’Ecole soufie propose le Chemin initiatique du Service, chemin qui conduit à l’action des Êtres de service.
Cette voie peut être résumée en 6 étapes essentielles :
Un premier pré-requis pour devenir un Être de service est d’être dans la conscience de l’autre et de désirer pour les autres ce qu’il désire pour lui-même. Ce n’est possible qu’en transcendant les limites de l’individualisme et les liens de la famille de sang afin de pouvoir rejoindre la famille planétaire. Pour cela l’Être de service doit se libérer afin de faire ce choix de service et d’amour en pleine conscience. Il devra passer par un processus de transformation personnelle qui lui permettra de dépasser le domaine limité de la pensée, des schémas de comportement et des relations conditionnés. Il est alors libre de s’engager dans un idéal d’amour et de service en pleine conscience. Son action est alors l’expression de l’amour et de la compassion pour l’humanité entière, indépendamment des différences.
Tous les Êtres de service manifestent le plus grand respect d’autrui, sans s’occuper des différences. Ils respectent réellement toutes les formes de vie – humaine, végétale ou animale – car ils ont la claire conscience que dans l’univers, toutes les formes de vie sont interconnectées et interdépendantes. Ayant eux-mêmes dépassé les frontières de leur famille biologique et étant dans la conscience de la famille globale, ils consacrent sans relâche leurs efforts au bien-être de tous et de chacun, vouant leur énergie, leur temps, leurs efforts et leurs biens à leur idéal du service. En fait, ils respectent chaque personne pour le bien intrinsèque dont il est porteur, car il sait que chaque personne peut être l’outil de l’édification d’un monde meilleur pour tous et chacun. Ils sont aussi pleinement conscients que la différence est une nécessité de vie, d’où il découle que le respect est dû à toutes formes de différence, qu’elle soit de l’ordre du religieux, de la foi, de la culture, du standing, de l’appartenance ethnique ou économique.
L’Être de service a toujours conscience de ses devoirs envers les autres. Cette conscience se fonde sur l’amour et la compassion et permet de travailler pour l’amélioration de la condition des plus démunis et des exclus. Telle était la conscience d’une grande dame comme Mère Teresa, ou Sœur Emmanuelle ou d’autres encore. Cheikh Ahmadou Bamba enseigne qu’il n’existe qu’une relation : la relation à Dieu. Or, envers le Créateur nous n’avons que des devoirs et ces devoirs se résument à être dans la paix et l’amour avec autrui. Par conséquent, réaliser la conscience du divin passe par l’établissement de relations harmonieuses avec les autres, sur la base de nos devoirs envers eux. C’est la seule forme de conscience qui permette de travailler sur un projet global pour le bien-être de l’humanité à partir du concept de solidarité et de partage.
L’Être de service, en tant qu’incarnation de l’amour inconditionnel et de la compassion, s’efforce sans relâche, corps et âme, de rendre les personnes défavorisées conscientes de leur capital humain. En élaborant un projet de société qui place l’être humain au centre des préoccupations, le seul capital qui importe, c’est le capital humain. En ce sens, l’être de service ne néglige aucun effort pour créer les conditions indispensables et le domaine social permettant aux plus démunis d’engager leur capital humain dans des actions positives et d’œuvrer à la redécouverte de leur dignité humaine, indépendamment des différences.
La patience est une vertu qu’il faut incarner pour avancer sur le chemin de service. La réalisation d’un idéal ne survient qu’après de nombreuses épreuves et tribulations. Cependant, sur le chemin de l’amour ce ne sont pas des difficultés, c’est plutôt que cela constitue des éléments essentiels de renforcer notre foi et notre engagement envers notre idéal de service. En fait, le processus de transformation dépend de notre conviction et renforce notre engagement au service de l’Humanité. Ainsi, au fur et mesure que nous avançons sur le chemin de l’amour et du service, il nous faut nécessairement développer des qualités telles que l’humilité, l’endurance, la persévérance et la patience.
Un projet global pour le bien-être de l’humanité ne peut se réaliser qu’à partir de l’effort en équipe et d’un réseau de solidarité et de partage. D’éminentes figures de service comme Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, Wangari Maathai, Jody Williams et tant d’autres, ont toutes créé un réseau pour que se concrétise leur pensée. Quand Cheikh Ahmadou Bamba revint d’exil, il dit à ses disciples que le travail accompli en son absence n’aurait pas été mieux fait s’il avait lui-même lancé le projet. D’où l’importance du travail en équipe dans un esprit de solidarité et de partage pour réaliser les projets destinés à une société préparée pour le bien-être de tous et de chacun.