Comment vivre le soufisme à notre siècle ? Je ne dirais pas tout simplement le soufisme, parce qu’on le reconnait comme étant la partie ésotérique de l’islam. D’abord dans la démarche même du soufisme, je dirais que cela ne s’arrête pas tout simplement à demander comment vivre le soufisme à notre époque, mais comment vivre l’ésotérisme des autres fidélités à notre époque.
On se rappelle les paroles d’Ibn Arabi qui disait : « Mon cœur est devenu capable de toutes les formes : il est devenu pâturage pour la gazelle, synagogue pour le juif, mosquée pour le musulman, église pour le chrétien… . » Si un cœur est capable de toutes les formes, c’est dire que c’est vraiment un cœur travaillé. Et pour reprendre l’expression de Rumi*, c’est un cœur qui a été visité, et il disait que c’est l’Amour et quand l’Amour est venu, il l’a vidé de lui-même pour le remplir de l’Ami. L’Ami, c’est qui ? C’est Dieu. Là, il faut voir une réalité de la métaphysique où se produisent deux choses simultanément : d’un côté il est vidé, de l’autre il est rempli, et les deux vont de pair.
Vivre le soufisme à notre époque, c’est comment reprendre le chemin de vivre le soufisme jusqu’à ce qu’il ne devienne plus un nom pour nous, mais une réalité, d’où une invite à une véritable imitation des Prophètes (pse), non pas tels que les institutions religieuses le montrent, mais comme les Êtres de Paix l’ont montré. Et c’est le véritable message des Prophètes (pse). Car tous leurs enseignements, c’est pour que chacun, compte tenu de sa fidélité, si c’est un musulman, qu’il puisse éveiller en lui l’Être coranique, si c’est un juif, qu’il puisse éveiller en lui l’Être hébraïque, si c’est un chrétien, qu’il puisse éveiller en lui l’Être christique et de ce fait il le réalise comme Mère Teresa, Muhammad Yunus, et tous les Êtres de Paix l’ont fait. Donc, nous avons le choix, soit de rester dans ce niveau de conscience de la dualité, ou d’aller vers ce niveau de conscience prophétique.
L’intégralité de la conférence est disponible dans le livre « Le soufisme aujourd’hui »