La non-violence, ce n’est pas l’absence de violence. C’est une doctrine, une pensée qui est la manifestation du souffle divin en nous, l’expression de l’Amour. Et tant qu’on n’aura pas ramené l’individu à sa nature première qui est le souffle divin, on ne saura pas ce qu’est la non-violence, on ne saura pas ce qu’est l’Amour.
Saint Paul disait à propos de l’Amour :
J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, s’il me manque l’Amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante... j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’Amour, je ne suis rien
Et là, il commençait à définir les conditions de l’Amour, disant que celui-ci « ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt. » C’est cela le plus frappant : il ne cherche pas son intérêt ! Car notre société, qui ne se préoccupe pas de ce qui n’a pas d’intérêt fonctionne à l’envers de l’Amour. Plus loin l’apôtre ajoute : « il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance à tout, il espère tout, il endure tout. »
Tout ceci c’est pour montrer la dimension de la non- violence et l’Université a cette vocation, non pas de parler de la non-violence, mais d’en faire une réalité pour tout le monde, avec pour soubassement l’Amour.
Préoccupés par l’état du monde perpétuellement gangrené par la violence, nous avons entamé une réflexion pour comprendre comment l’on pourrait établir la paix. Dans ce but, pendant près de 15 ans, nous avons mené une étude sur la vie de personnes unanimement reconnues pour avoir apporté un changement en faveur de la paix dans la société de leur temps. Notre objectif était de percevoir et d’analyser les raisons qui avaient fait d’eux des Êtres de paix.
Nous avons alors découvert que ces personnes, issues d’horizons, d’époques, de cultures, de langues, de délités différentes, avaient toutes vécu des étapes qui les avaient fait évoluer par la transformation de leur conscience.
Ces étapes communes à tous, au-delà de leurs apparentes différences, constituent la loi de la paix que nous avons conceptualisée sous le vocable « Chemin Initiatique de la Paix ».
Nous avons ensuite cherché quelles universités étaient consacrées à l’enseignement de la non-violence dans le monde. Nous avons eu la surprise de découvrir qu’il n’y en avait aucune.
Il a donc fallu entamer nous-mêmes un long parcours universitaire pour obtenir l’autorisation de réaliser notre projet de créer une université consacrée à l’enseignement de la non-violence sur la base du modèle des Êtres de paix. Enfin, l’Institut Catholique de Paris en collaboration avec l’Université de Sherbrooke au Québec nous ont ouvert leurs portes. Avec leur soutien, nous avons pu mener notre projet à bien.
Les gouvernants de notre monde sont les produits de son histoire guerrière.
Au siècle dernier ils ont, à leur tour, préparé la jeunesse aux deux guerres mondiales. Aujourd’hui, ces conflits se poursuivent, ailleurs et sous d’autres formes aujourd’hui : guerres idéologiques, économiques... Chaque vainqueur d’hier a eu sa propre guerre.
Ceci montre que la jeunesse n’a jamais été une force du devenir. Pour la préparer à la paix, il faut lui offrir le modèle de gens conscients. Constatant qu’il n’y avait pas de projet holistique d’éducation à la paix, nous avons décidé de créer une Université de la Non-Violence proposant l’exemple et le modèle des Êtres de paix.