Histoire de Cheikh Ahmadou Bamba
Cheikh Ahmadou Bamba est né au Sénégal en 1853 pendant l’occupation française. Il quitta ce monde en 1927. Entre temps, il consacra sa vie à l’éveil de la conscience des être humains, qu’ils soient oppresseurs ou opprimés.
Orphelin de mère vers l’âge de 6 ans, il perdit, à peine adulte son père qui occupait le poste de conseiller du roi local, Lat Dior.
Quand on la lui offrit comme il était d’usage, il refusa de prendre la succession de cette charge pourtant convoitée par nombre de ses concitoyens.
Sa seule ambition était de se mettre au service de l’Humanité en dispensant un enseignement conforme au modèle prophétique. Et son enseignement transmettait la flamme vivante et l’ardeur féconde de leur message, à sa génération et aux suivantes .
Rebelle non violent, il surprit et inquiéta la puissance coloniale qui dès lors ne cessa de l’arrêter ou de le déporter. Ses deux principaux exils : le Gabon, en 1895 et la Mauritanie en 1902.
La non-violence de Cheikh Ahmadou Bamba le conduisit à chercher certes la libération de l’opprimé de sa condition misérable et de son état de victime, mais aussi l’oppresseur de sa violence et de ses préjugés.
Comme pour lui, Dieu Seul est puissant, Seul agissant et Seul voulant, Cheikh Ahmadou Bamba n’a jamais regardé ses persécuteurs comme les responsables de sa condition. Il ne voyait à travers eux que son Seigneur à l’œuvre. Il accepta donc ces épreuves et les considéra comme la voie d’élévation directement tracée pour lui, par le Seigneur. Aussi était-il complètement dépourvu de haine, de ressentiment ou d’esprit de vengeance. On le vit même en 1916 faire collecter des fonds depuis la résidence surveillée où il était retenu pour soutenir le franc en passe de s’effondrer.
Dans les derniers temps de sa présence sur terre, la France s’émut de son attitude si bienveillante et voulut le remercier en lui attribuant la plus haute distinction de la nation : la légion d’honneur. Cheikh Ahmadou Bamba la refusa avec grâce, disant qu’il n’agissait que pour Dieu et n’attendait par conséquent de récompense que de Lui.
Quand il quitta ce monde, il avait fondé une voie spirituelle la Mouridiyya, la voie de « ceux qui sont en recherche » sans récuser le bien-fondé de toutes les autres qui existaient à l’époque.
Et il avait posé en 1883 le socle d’une Ecole de Paix et de Service qu’il destinait à « ceux qui veulent ce qu’il veut », l’Ecole Khidmatoul Khadim, c’est-à-dire :
- l’Ecole de ceux qui accepteraient de prendre en charge son message pour le diffuser à toute l’humanité,
- l’Ecole de ceux qui se feraient serviteurs du Serviteur, lui qui se définissait lui-même comme le Servant du Prophète.
>Démarche et Pensée de Cheikh Ahmadou Bamba